Le port de pêche du Havre
Présentation
L’amour de la mer est indissociable du Havre. Les nombreux bassins qui pénètrent dans la ville et qui prolongent la plage du Havre, créent une singulière symbiose entre la ville et la mer.
Le plus emblématique de ces lieux se trouve à deux pas du quartier Saint François. Y sont
amarrés une vingtaine de bateaux de pêche, plus ou moins grands, plus ou moins anciens, plus
ou moins colorés. Le va-et-vient de ces embarcations au crépuscule, animé par le vol
tourbillonnant des mouettes et goélands attendant leur festin, offre un spectacle d’une grande
pureté. Un retour aux sources, l’ odorat émoustillé par les effluves de poissons fraîchement
pêchés.
Histoire
La pêche à la morue
Depuis sa création en 1517, Le Havre n’est pas seulement un port de commerce. Il est également
un port de pêche. C’est en 1544 que le premier bateau de pêche quitte le port havrais en direction
de Terre-Neuve, réputée pour sa présence abondante de poissons. Le Havre dénombre au XVIIe
siècle pas moins de 97 terre-neuviers, le plaçant parmi les premiers ports français.
La pêche se déroulait dans des conditions difficiles, dans un climat rude et humide. Le risque de
percuter un iceberg ou de se perdre dans le brouillard était constamment présent. Les marins
dormaient très peu. Dès la morue pêchée, ils la salaient pour la conserver; la glace n’étant pas
encore utilisée à l’époque. C’est pourquoi beaucoup préféraient vendre leurs produits fraîchement
pêchés, à la criée, dès leur rentrée au port.
La pêche à la baleine
Après cette glorieuse époque, les armateurs préférèrent investir dans le port de commerce. Le
port de pêche vit son déclin arriver.
A partir de 1816, grâce aux primes octroyées par l’Etat, l’activité du port de pêche reprit. Le Havre
devint le premier port de pêche à la baleine. Notamment grâce à l’américain Jeremiah Winslow,
qui possédait plusieurs navires équipés pour la chasse à la baleine. Les chantiers navals Augustin
Normand construisirent également des baleiniers.
C’est en 1868 que prit fin cette pêche.
La perpétuité du port
L’activité du port se poursuivit, jusqu’à aujourd’hui.
En 1912, il comptait pas moins de 200 bateaux, qui rapportaient, de leurs longues heures en mer,
des maquereaux, des harengs et autres festins, vendus plus chers, sur le quai, dès leur arrivée au
port.
La Halle aux poissons
Ouverte en 1885, La Halle aux poissons, située au coin de le rue de la Halle et de la rue du
Viviers, était un somptueux bâtiment, ornées de nombreuses verrières qui laissaient pénétrer les
rayons du soleil.
A l’intérieur, s’étendaient une quinzaine de comptoirs, tenues par des femmes essentiellement, qui
vendaient le poisson d’abord à la criée, puis au détail.
La Halle fut détruite en 1944, par les bombardements. Dix ans plus tard, elle fut reconstruite quai
de l’Ile. Mais elle fut peu utilisée, les marchandes préférant vendre leur cargaison, directement à
l’extérieur, sur la quai.
La Halle aux poissons est toujours en activité aujourd’hui. De quoi ravirent les papilles des
amateurs de poissons frais. Un lieu à ne pas manquer!
Actualités
Le port de pêche actuel, créé en 1996, souffrait d’un vide juridique, empêchant son
entretien. Les pêcheurs travaillaient alors dans de piètres conditions.
Ceci n’est plus qu’un mauvais souvenir. Depuis le 1er janvier 2019, le port de pêche du Havre est
désormais géré par le Département de Seine-Maritime, qui engage, dès lors, 2 millions d’euros de
travaux. La modernisation du port améliorera les équipements; les engins de levage et le matériel
de pesée bénéficiera d’une mise aux normes; les opérations de débarque seront facilitées.
Des travaux d’une grande envergure, qui permettront de redonner, à l’historique port de pêche du
Havre, l’image qu’il mérite.