Des transatlantiques aux croisières

Présentation

En 18 ans, Le Havre a multiplié par dix le nombre de passagers. Les croisiéristes ne s’y trompent pas. La Cité Océane est devenue une escale immanquable. Riche de son patrimoine architectural classé mondialement, la ville d’art et d’histoire attire de plus en plus les touristes du monde entier. Courant 2019, pas moins de 135 escales sont attendues au Havre.
Les Havrais s’émerveillent d’années en années devant ces géants des mers, appelant au voyage et à l’évasion depuis la plage du Havre.
Retour sur les bateaux de croisière, à leur origine, ou l’histoire des Transatlantiques.

Histoire

Les transatlantiques à l’origine

Les Anglais sont les premiers a lancé les transatlantiques dans les années 1830, avec la construction de leur premier paquebot « Great Britain » par la compagnie Great Western Compagny.
En 1861, Napoléon III prend conscience du retard de la France au niveau maritime. La Compagnie Générale Maritime, rebaptisée Compagnie Générale Transatlantique (appelée La Transat), dirigée par les frères Pereire, lance son premier géant des mers « Le Washington » à l’assaut de l’océan Atlantique en juin 1864. La première et non moins mythique ligne française reliant Le Havre à New York est née. Treize jours et demi sont nécessaires pour atteindre le sol américain, après une escale de 24 heures à Brest.

Toujours plus modernes

La fin du XIXème siècle, voit l’armada de la Transat s’émanciper avec la construction de nouveaux paquebots plus rapides, plus puissants, en somme plus modernes. De noms de régions françaises, ce sont La Normandie, La Touraine, La Bretagne qui s’aventurent à la conquête de l’océan.
La Lorraine représente à son lancement le fleuron des paquebots. Lancée en 1899, elle peut accueillir jusqu’à 1 000 passagers, filer à 20 noeuds, avec des conditions météorologiques favorables.
La Provence présente en 1905 une vitesse de croisière de 22 noeuds, augmentant sa capacité d’accueil à 1 300 passagers.
Impossible d’évoquer les Transatlantiques sans aborder Le France, qui fait encore la fierté des Havrais. Devenu un symbole du patrimoine maritime du Havre, ce célèbre paquebot fut le dernier transatlantique au départ du Havre.
Construit sur le chantier naval de Saint Nazaire durant trois ans, Le France se lance à l’assaut de l’Atlantique en 1960. Il s’agissait à l’époque du plus grand paquebot au monde, d’une longueur de 315m (plus long que la Tour Eiffel) qui pouvait atteindre la vitesse folle de 30 noeuds. Il devint un emblème des paquebots de luxe et de l’époque des Trente Glorieuses.
Le développement du transport aérien et le coût de son entretien et de son fonctionnement eurent raison de ce paquebot d’exception. C’est en 1974 que le France tomba aux oubliettes sur le quai du Havre; et ce, durant quatre ans et demi. En 1979, racheté par un armateur norvégien, il quitta le port havrais. Rebaptisé « Le Norway » il arpenta encore les flots quelques années pour finir désarmé en 2003 puis démantelé de 2007 à 2009.
Le France retrouva sa terre natale le 26 septembre 2018. La proue de ce navire emblématique orne désormais l’entrée du port de pêche du Havre.

Adaptation du port à ces géants des mers

Comme l’a souligné, à juste titre, au lancement de La Provence, le président de La Transat « La France est un pays où l’on construit non point des ports pour les navires, mais des navires pour les ports! »
Les quais du port du Havre n’étaient pas habilités à accueillir des bateaux d’une telle taille. Il a fallu s’adapter et construire de nouveaux quais, appropriés à l’arrivée des géants des mers.
Jusqu’en 1910, les paquebots accostaient, dans le bassin de l’Eure, quai des Transatlantiques, nommé actuellement quai du Cameroun et quai de Guinée. Ce dernier n’étant pas adapté aux énormes navires de croisière, la construction du quai d’Escale (actuel quai Roger-Meunier) débuta dès 1905. D’une profondeur suffisante, même par marée basse, il était capable d’accueillir ces paquebots hors normes. En attendant sa mise en service, les passagers étaient débarqués quai des Transatlantiques, lorsque cela était possible; ou en rade du Havre quand la profondeur n’était pas suffisante. Des vedettes étaient alors affrétées pour ramener les voyageurs à quai.
Sur le quai des Transatlantiques, la gare maritime n’était, à ses débuts, qu’un simple hangar en bois, nommée « Tente des Transatlantiques ». Ce n’est qu’à partir de 1905 qu’est construit un bâtiment métallique, dont l’étage, composé d’une buvette, rend désormais possible l’accès aux paquebots par une passerelle.

 

Aujourd’hui, s’adapter pour l’avenir florissant

Le terminal de croisière se situe aujourd’hui quai Roger Meunier. La Cité Océane a su s’adapter à l’engouement pour les croisières qui ne cessent d’augmenter, ces dernières années. Davantage depuis le classement de la ville au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

Après 320 000€ de travaux, Le Terminal de croisière a quadruplé sa surface par quatre et accueille désormais les croisiéristes, comme il se doit :

  • Zone de contrôle et de stockage des bagages
  • Point d’informations touristiques
  • Point de location de voitures et de vélos
  • Bureau des Douanes et de la Police aux Frontières
  • Wifi
  • Toilettes
  • Espace détente

Ces travaux de grande envergure s’inscrivent dans le projet, à hauteur de plusieurs millions d’euros, « Le Havre Normandy Cruise Vision », qui vise à développer trois nouveau terminaux, d’ici 2025, avec l’ambition d’accueillir pas moins de 750 000 passagers!

Actualités

  • Les 10 et 17 septembre 2019, la Cité Océane atteindra son record de trois paquebots à quai, simultanément : le AIDA Perla, le Costa Mediterranea et le MSC Preziosa.
    Ce seront 10 000 passagers et 3 000 membres d’équipage qui fouleront le sol havrais !
  • Un temps fort est prévu le 27 septembre 2019 avec l’escale du célèbre Queen Mary 2.
  • Le 4 octobre 2019, le premier paquebot neuf de la compagnie Saga accostera quai Southampton.
    Les 2 et 3 novembre, le plus gros paquebot d’Europe de la classe « Meraviglia Plus » nous fera l’honneur de faire escale chez nous. Il s’agit du MSC Grandiosa, avec, à son bord, 5 000 passagers.
  • Il faudra patienter le 22 juin 2020 pour que renaisse de ses cendres la transatlantique Le Havre / New York.